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La semaine des découvertes

Les habitués savent que je ne note les vins que sur 5, estimant que seule la hiérarchie qualitative doive être noté, pas les différences de goût. Donc 5 : la perfection (très peu de vins concernés), 4 l’excellence, 3 très bonne qualité, 2 intéressant si bon rapport qualité-prix, 1 insuffisant, et zéro… zéro signifie exactement ça : zéro.

Dans la plupart des systèmes de notation, la note du vin est modifiée au fil du temps par son auteur. Or on est censé noter le vin avec l’actualisation de son potentiel déjà dedans. Donc… ici les vins sont notés par rapport à leur apogée, et les commentaires l’expliquent.

 

Vins étrangers

Mendoza, Bodega Lurton, Reserva 1999: *

Premier vin d’une soirée “hispanique”, cet échantillon argentin de la galaxie Lurton n’est pas le meilleur. Court, agressif, déséquilibré, déplaisant, à peine buvable. Moderne.

Gran Araucano, Lurton, Cabernet-Sauvignon 1997: ***

Comme le précédent, et au cours du même dîner, ce Chilien fut excellent, l’un des meilleurs chiliens que j’ai bus depuis une décennie. À boire ou à garder ? je vais boire!

Rioja Marques de Murrieta 1985, gran Reserva: ***+

Très bon, très puissant, décanté une heure avant le dîner mais toujours fringant le lendemain. Étonnant dans toutes ses phases, très long, rond, puissant sans agressivité, le sommet de la dégustation “hispanique”. À boire sans urgence.

 

Beaujolais

Château des Jacques 1985, Moulin-à-Vent: ***

Très bonne surprise pour cet excellent Beaujolais, encore très sur le fruit malgré son âge avancé. Évidemment, ce n’est pas d’une grande longueur, mais l’équilibre est bon ainsi que la complexité.  À boire, mais jusqu’à quand ?

 

Champagne

Moët & Chandon “Dom Pérignon” 2003: *

À la suite de la dégustation récente du Brut Impérial 2003, qui est remarquable, j’ai souhaité essayer la version censément supérieure. Hélas, ce ne fut pas le cas: compare au 2002 de la même cuvee ou au simple 2003 millésimé, le Dom Pérignon 2003 ne tient pas la distance. C’est pourtant généralement une excellente cuvée, souvent injustement snobée. Mais là, passez votre chemin.

 

Bordeaux

Château Malartic-Lagravière 2010, Pessac-Léognan (blanc) : ***

Très bon, bien équilibré, encore une touche de boisé mais bien sec et parfumé. Un bon vin pour un repas plutôt qu’à l’apéritif. À boire dans les cinq ans.

Château La Tour-Haut-Brion, Pessac-Léognan, 2002 : **+

La Tour-Haut-Brion était le troisième Château de la galaxie Haut-Brion. Son intégration dans la Chapelle Haut-Brion nous a privé d’un excellent rapport qualité-prix, même dans un millésime repute difficile. Pas très éloigné de son aîné (La Mission) dans ce millésime. Boire dans les cinq ans.

 

Bourgogne

Chablis V.V.  Les Vénérables La Chablisienne 2007 : **

Bon vin mais pas exceptionnel pour le millésime, il souffrait de la comparaison avec le Dauvissat 2010 (ci-dessous). À boire, ou à revendre…

Chablis Dauvissat 2010 : ***

Toujours jeune, excellent, Dauvissat est une lame tranchante. Encore un peu de temps lui serait nécessaire mais c’est déjà un grand plaisir. À boire maintenant et dans les six ans.

Chablis Premier Cru Côtes de Léchet 2010, Laurent Tribut : ***

L’excellent Laurent Tribut fait des vins qui ont une belle trame acide, et qu’il faut savoir attendre. Justement, la seule chose qui me fait hésiter à lui attribuer quatre étoiles, c’est mon manqué de recul sur le domaine, je ne connais pas encore le potentiel de vieillissement. Je parierais bien sur ‘À boire dans deux ans et jusqu’à quinze’.

Bourgogne 2006, Henri Boillot (white): o

J’ai déjà signalé à Henri Boillot, grand vigneron et vinificateur par ailleurs, que j’avais une haine toute particulière pour les bouchons synthétiques: est-ce un phénomène de réduction, d’oxydation, ou de contamination ? Sans doute un peu de tout cela. Mieux valent les capsules à vis pour les vins à boire jeunes. Dommage, car la base du vin est de qualité. Ne boire que le millésime récent.

Beaune 2000, Yves Darviot (blanc): ***

Propriétaire d’une parcelle en Clos des Mouches, seul vin que j’avais goûté du domaine, Yves Darviot réalise là une très belle performance. Pour un Beaune villages de 2000 c’est même une performance tant il reste jeune et sans une pointe d’oxydation. À boire maintenant, néanmoins, c’est ce que je vais faire !