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Le millésime 2012 de Bordeaux en bouteille

Le mois dernier, l’Union des Grands Crus a organisé sa dégustation annuelle du millésime 2012, juste après la mise en bouteille.

 

Les vins sont en général de qualité plutôt moyenne, avec un certain nombre de bonnes surprises, notamment dans les petits vins.

 

Je suis toujours le sens de la dégustation et ai donc commencé avec les Graves blancs, qui ne pouvaient être que décevants, étant donné la grande qualité des 2011. Rond mais sans personnalité pour la plupart, c’est le « goût américain » ! On peut ressortir Domaine de Chevalier, La Louvière et Latour-Martillac, mais c’est vrai presque chaque année. En ce qui concerne les rouges, j’ai beaucoup aimé Les Carmes-Haut-Brion et le Domaine de Chevalier, et j’ai trouvé que Château de France, La Louvière, Malartic et Olivier étaient assez réussis. Les grandes déceptions viennent de Haut-Bailly et Pape-Clément.

 

A la suite des Graves se trouvait Saint-Emilion: un millésime moyen là aussi, Figeac restant une valeur sûre. Pavie-Macquin se distingue par sa finale de Porto, ou au moins son côté sucraillon. Pomerol ne fait pas mieux que son voisin. Juste correct pour Beauregard, Bon Pasteur et la Croix de Gay, plutôt bon pour Clinet et La Conseillante. Et c’est tout !

 

Mon étonnement fut d’autant plus grand à l’attaque des Listrac et Moulis, deux villages du Haut Médoc bien traditionnels, un correct Château Clarke, un bon Fourcas Hosten ainsi que Chasse-Spleen, Maucaillou et Poujeaux (toujours tannique). Bel ensemble.

 

Le reste du Haut-Médoc est également intéressant, notamment avec un bon Camensac, et l’ensemble des autres vins de qualité. L’ensemble ? La Tour Carnet fait toujours exception, très court, et La Lagune complètement plat.

 

Le jour n’est pas fini, mais la fatigue se fait sentir ! Les Margaux suivent et commencent bien avec d’Angludet, mais le reste n’est pas aussi excitant : Brane-Cantenac, Cantenac-Brown, Dauzac, Durfort-Vivens, du Tertre sont décevants, Desmirail, Labégorce, Lascombes, Marquis de Terme, et Rauzan-Gassies sont convenables, ainsi que Rausan-Ségla et Siran. Pas d’extase cependant !

 

Les Saint-Julien sont bien supérieurs, à l’exception de Beychevelle et d’une grosse déception avec l’un de mes vins préférés, Branaire-Ducru. Tous les vins sont réussis, Lagrange étant peut-être au-dessus du lot.

 

Je suis maintenant à 107 vins dégustés et estime que ce serait injuste à l’égard des Pauillac et des Saint-Estèphe de les goûter dans ces conditions. Je décide de m’arrêter là, finalement rassuré sur la qualité moyenne du 2012, en tout cas pour la rive gauche. Pas de grands vins de garde, mais un bon vin de consommation classique ou de restaurant.